De ce fait, la théorie de la mutation domaniale apparaît alors comme une technique qui consiste pour l'état de procéder avec autorité à des changements d'affectation des dépendances du domaine public, appartenant à des personnes publiques, pour satisfaire l'intérêt public. Les dépendances du domaine public étant un objet de propriété pour les collectivités publiques, la théorie de la mutation domaniale est donc un mode de changement autoritaire d'affectation s'opérant indépendamment de tout transfert de propriété.
Ce même principe a été posé dans l'Arrêt du Conseil d'Etat rendu le 23 juin 2004, concernant la commune de Proville, puisque celle-ci avait demandé que soit annulé le décret pris par le Premier Ministre visant à modifier l'affectation de la parcelle de la commune, alors que le juge d'expropriation du TGI de Lille avait refusé d'ordonner le transfert au motif que la parcelle avait été incorporée au domaine public de la commune.
Toutefois il convient de distinguer plusieurs types de transfert:
D' une part, les transferts volontaires de la gestion des biens du domaine public qui doivent être distingués, selon qu'ils fassent l'objet ou pas d'un changement d'affectation.
-Il y a les conventions de gestion "simple" (artL2123-2 et art L2222-10 ) celles n'emportant pas un changement dans l'affectation du bien : celles qui ne concernent que le domaine public ou privé où elles peuvent être conclues avec d'autres personnes publiques (association, établissement rural, société d'aménagement foncier ...)
-Il y a également les transferts de gestion avec changement d'affectation où toutes personnes publiques "peuvent opérer entre elles un transfert de gestion des immeubles dépendant de leur domaine public pour permetttre à la personne publique bénéficiaire de gérer ces immeubles en fonction de leur affectation"(art L35 et R 58 du code du domaine de l'Etat
D'autre part, les transferts de gestion forcés où les biens de l'Etat ne pouvaient pas faire autrefois l'objet de changements sous contrainte d'affectation, mais qui actuellement soulèvent des critiques.
Enfin les transferts de gestion et expropriations. Dans cette hypothèse le législateur se contente de permettre des transferts autoritaires de gestion dans le cadre de la procédure d'expropriation ; il faut savoir que l'expropriation est prononcée au nom de l'Etat par une autorité étatique. Tous les biens du domaine public de l'Etat ne concernent d'ailleurs pas cette procédure .
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire